Le village d'Agnam Lidoubé se situe dans la communauté rurale d'Agnam Civol, au Nord Est du Sénégal, à 14 kms de la Mauritanie sur la route nationale qui relie St Louis (à 350 kms) à Matam, capitale départementale et régionale (à 70 kms). Il est dirigé par le Chef du Village.
Un récent forum pour le développement d'Agnam Lidoubé a permis de faire un « état des lieux » des infrastructures communautaires existantes :
Education : 5 classes élémentaires dont une pour l'enseignement de la langue locale, des logements sociaux pour les enseignements et un centre social et économique des femmes. Le collège et lycée se trouvent à moins de 2 kms du village, l'université se trouve à 350 km, (Saint Louis) où à 700 km (Dakar)
Santé et Hygiène : le dispensaire est à 1 km, l'hôpital est à 60 km. La santé de la population n'est pas brillante. Le paludisme est le plus présent dans la zone. Le problème de suivi des femmes enceintes et pendant l'accouchement est aussi préoccupant, car il n'y a pas de médecin ni de sage-femme dans la zone. Le Sida même s'il existe dans le village n'est pas révélé. Un service de la gestion des déchets est mis en place, un terrain de décharge a été aménage, chaque famille dispose des poubelles et un éboueur est embauché.
Lieux de Culte : une mosquée et un cimetière muré, deux lieux abris communautaires à palabre aménagés.
Hydraulique : le village est desservi par deux réseaux d'eau. L'un est communautaire pour tous les villages d'Agnam et fournit au village environ 20 % et celui qui est propre pour le village fournit 80 % de l'eau potable (environ 20 litres par jour et par personne pour les deux réseaux).
Activités maraîchères et commerciales : un jardin maraîcher d'un hectare et demi clôturé équipé d'un puits motorisé et d'un système d'arrosage goutte-à-goutte aménagé depuis 2000 ; pour le commerce, il y a 3 épiceries, 2 boulangeries, un petit marché dans le village et un grand marché hebdomadaire se tient à 2 km du village. Il y a un moulin à céréales et une caisse de micro-crédits fonctionnelle, une banque de céréales, un atelier de traitement bactériologique de l'eau pour la consommation.
Electricité : le village est électrifié, il y a le téléphone et il est sur la route nationale 2 reliant Dakar via de Saint-Louis et Matam, capitale régionale.
Le contexte socio économique du village : le village d'Agnam Lidoubé, comme tous les villages de la moyenne vallée du fleuve Sénégal, tiraient leurs subsistances de l'agriculture du Waalo (zone inondable) et du Jeeri (zone cultivable pendant la saison des pluies). L'élevage et la pêche complétaient les revenus familiaux. Mais depuis 1970, début de la sécheresse et de la désertification, l'environnement s'est appauvri et a perdu tout son potentiel pour faire vivre les habitants. Depuis la construction des barrages sur le fleuve, dans les années 90, le problème a empiré. D'autant que les villages éloignés du fleuve, comme Agnam Lidoubé, ne sont pas encore concernés par les cultures irriguées.
Pour le cheptel (bovins, ovins et caprices), 50% environ des habitants du village possèdent 2 vaches, 5 moutons et 5 chèvres par famille en moyenne. Il faut préciser que les ruminants étaient gardés pour le lait qu'on en retire pendant la saison des pluies (3 à 4 mois dans l'année). Par manque de cette denrée, le lait en poudre vient de l'Occident, particulièrement de la France ou du Pays-Bas. Il est commercialisé au village à 2 000 F CFA (3,05 euros) par Kg.
Les poissons, denrées plus abordables (yaboy : genre de sardine), que la viande, viennent tous les matins en camions « frigorifiques » des villages côtiers du pays, comme Mbour, ils sont vendus 100 à 150 F CFA unité.
Les apports des ressortissants de cette région en Occident sont non négligeables pour la survie de la population. Pour Agnam Lidoubé : les 20 travailleurs en Europe qui regroupent leurs envois pour leurs familles restées au village, adressant 5 000 euros en moyenne par mois uniquement pour la nourriture de leurs familles et proches. Au village, en prend en charge, sans poser de question, la famille de sa soeur, de son frère, de sa cousine, des parents proches, s'ils sont pauvres.
C'est par ces exemples que l'on peut comprendre comment les familles qui n'ont pas de revenu vivent encore dans cette zone. Mais il faut souligner que la mobilisation des femmes pour des activités rémunérées (jardin, commerce...) a contribué positivement à la possibilité de pouvoir survivre sur place.
Les structures villageoises : UFAL (Union des Femmes d'Agnam Lidoubé) et ADSCAL (Association pour le Développement Socioculturel d'Agnam Lidoubé), deux associations complémentaires et les principales actrices de toutes les activités sociales et économiques du village. Association Socio Culturel des Jeunes (ASC) qui s'occupe des activités sportives et une association des élèves et étudiants qui donne des cours pendant les grandes vacances aux élèves, fait des conférences pour sensibiliser les habitants sur l'éducation, l'hygiène, la santé. Une structure de coordination de toutes les activités, sociales, éducatives, économiques, dans laquelle il y a tous les représentants du village, a été créée en janvier 2007.
Ces dernières années ont vu le développement de la scolarisation de tous les jeunes du village, la création d'une cantine scolaire, la construction de blocs latrines modernes puisque carrelés et éclairés, la création d'une unité de production d'eau de consommation avec ensachage sur place sous contrôles bactériologiques réguliers, la mise en service d'un moulin à céréales, la création d'une case de santé, … toutes actions menées sous l'autorité de l'UFAL et de l'ADSCAL avec l'adhésion de tous les villageois.
Le fédérateur de tous et toutes est Samba Touré, responsable en France comme au village, de l'ADSCAL, présent sur tous les terrains, disponible pour tous et respecté par tous.
En novembre 2010, Samba Yaya Ly, chef du Village d'Agnam Lidoubé, disait de lui : « J'ai toujours été convaincu par la détermination et le courage de cet homme. Il a toujours su mener son combat jusqu'au bout de l'espoir. Il a su battre en brèche tous les obstacles. Cet homme, je ne peux que le soutenir et l'accompagner dans ses initiatives ».
Partenaires du village :
Association « les amis d'Agnam »,
CdC, Communauté de Communes des Rives de l'Odon,
Conseil Régional du Centre,
Conseil Régional d'Ile de France
EMI, Entraide Médicale Internationale,
Guilde Européenne du Raid,
SIGO, Syndicat Intercommunal du Grand Odon.